Au fil des ans, la discipline équestre ne cesse de nous faire rêver. Regroupant la grâce du cheval et le charisme du cavalier, l’équitation est un sport qui inspire la noblesse.
Parmi les grands noms, nous retrouvons Edward Levy, le champion de France Pro Elite en 2023 dans la catégorie concours saut d’obstacles, qui nous a accordé une interview dans son prestigieux Haras au cœur de la Normandie.
Plusieurs disciplines existent dans l’équitation comme le dressage, l’éthologie ou encore le cross.
En ce qui concerne notre champion, le choix du concours en saut d’obstacles s’est fait naturellement. Lorsque nous intégrons un club, nous apprenons les fondamentaux tels que le trot, le galop ou encore le saut. Sa préférence s’est, de manière spontanée, tournée vers le saut d’obstacles, bien qu’il ait exercé durant une année le concours complet à Paris. Ce dernier se constitue de trois épreuves : le dressage, le cross et le saut d’obstacles. Mais, malgré cette année à exercer cette discipline, le saut d’obstacles reste celle qui résonne le plus dans le cœur du cavalier.
Ce concours, autrement appelé CSO, est le parfait alliage entre l’agilité et la vitesse. L’objectif est de survoler les nombreux obstacles, constitués de 10 à 13 barres, le plus rapidement possible. Cependant, gare à la chute. Aucune barre ne doit toucher le sol. En fonction du niveau de l’épreuve, certaines hauteurs peuvent atteindre le mètre 60. Pour mieux comprendre la manière dont Edward est arrivé au rang de champion de France, retournons quelques années en arrière…
L’équitation n’était pas une pratique héréditaire chez les Levy. Sa passion pour le cheval est née dans un poney club à Deauvilles lorsqu’il avait 10 ans. D’abord envoûtée par le contact avec l’animal, sa passion s’est ensuite animée par les sensations ressenties lors des sauts avec les chevaux, et enfin, par l’adrénaline des compétitions qui se transforma en un objectif de vie.
Un objectif qui le mène déjà à gagner un Grand Prix 5 étoiles, qui est la plus grosse catégorie en équitation. Un objectif qui lui permet également d'intégrer l’équipe de France pour participer à la coupe des Nations.
Cependant, malgré sa réjouissance de ses différents prix obtenus, Edward nous confie que “cela ne lui fait pas grand chose, c’est ce qui est à venir, ce qui reste à accomplir qui m’intéresse”. La perspective d’ajouter de grandes médailles internationales, d’obtenir le titre de champion d’Europe, de champion Olympique ou encore de faire partie du top 10 mondial, sont des aspirations lui permettent de tourner son regard vers l’avenir.
Pour un jour atteindre ces finalités, Edward se focalise sur trois aspects. Le premier concerne les nombreux entraînements qui fondent son quotidien. Chaque jour, il monte entre six et huit chevaux, sans pour autant pratiquer le saut d’obstacles. En effet, les chevaux ne s'entraînent pas plus d’une fois par semaine dans cette discipline car cela risque d'abîmer autant leur physique que leur moral. Ils optent donc pour différents exercices ou sorties en extérieur, de sorte que les chevaux s’oxygènent pleinement, mais également pour leur permettre de travailler leur souffle. Chacun de ces entraînements sont adaptés au cheval, suivant son évolution et ses besoins.
Par ailleurs, nous avons tendance à oublier que le business reste très présent dans le domaine équestre. Comme Edward me l’explique, il est nécessaire d’avoir une relève intéressante pour arriver à très haut niveau, nécessitant par conséquent des investisseurs. La question se pose parfois entre : garder un cheval qui commence à être performant après l’avoir formé ou bien le vendre. Ces dilemmes s'articulent autour d’une bonne gestion, avec une équipe solide et passionnée.
La vie d’un cavalier n'est pas de tout repos. Bien souvent, nous nous arrêtons à la vision que nous avons des compétitions, celle où tout s’exerce de manière fluide, majestueuse et qui a l’air réalisable. Mais la réalité est bien différente. Les compétitions se déroulent le week-end exclusivement et un cavalier du rang d'Edward compte environ 43 week-ends par an. Il s’agit d’un rythme très intensif. Il me raconte qu’il peut prendre un avion le jeudi pour un concours à Dubaï, rentrer dans la nuit du dimanche, s'entraîner le lundi puis repartir sur Paris le mardi pour reprendre l’avion en direction de l’Italie…Il arrive régulièrement de devoir enchaîner six ou sept semaines comme celle-ci avant de trouver un moment pour se poser. Il faut donc être solide physiquement mais aussi mentalement. Avec ce quotidien qui mêle fatigue, stress, adrénaline et pression, il est parfois nécessaire de faire un pas en arrière, de manière à répartir plus sereinement. C’est avec l'expérience qu’Edward en tire une leçon et arrive à prendre du recul. De prime abord, lorsque nous sommes jeunes, nous avons tendance à vouloir continuer malgré l’épuisement. Cependant, savoir prendre du temps pour se ressourcer reste essentiel et permet de ne limiter au mieux les erreurs.
Selon Edward, quatre qualités sont essentielles pour un cavalier : la passion, le travail, la constance et la chance.
Premièrement, la passion pour les chevaux car même si les concours de très haut niveau nous mettent des étoiles dans les yeux, l’envers du décor reste un métier rural et rustique. Il n’est pas possible de choisir cette voie seulement pour les paillettes. Ensuite, le travail, où vient se mêler constance et qualité de management. Manager une équipe est essentiel pour que le haras continue de fonctionner en son absence et que chaque cheval soit prêt à son retour. Nous avons ensuite la constance. Au quotidien, lorsque nous travaillons, nous ne pouvons nous permettre d’espacer les entraînements, ce qui pourrait notamment en faire pâtir les chevaux. Cette régularité n’est pas un défi pour Edward qui se définit comme “quelqu’un qui n’a jamais été euphorique dans les grands moments, ni déprimé dans les mauvais”. Enfin, la qualité qui nous marque le plus est la chance.
La chance d’être entouré des bonnes personnes au bon moment. Il retient la bienveillance des personnes qui l’ont entraîné comme Sophie Coutureau, grâce à qui il a obtenu son premier titre de champion de France moins de 14 ans ou encore Philippe Guerdat, père du champion olympique Steve Guerdat, qui lui a permis de lancer sa carrière dans le haut niveau.
La chance également de tomber sur les bons chevaux. Jusqu’à présent, trois d’entre eux ont marqué le cavalier. Starlett de la Roque qui l’a suivi durant toute son ascension et qui a été championne de France des chevaux de 7 ans. Sans être une grande championne, elle restera la jument de cœur d’Edward, car c’est avec elle qu’il a bâti les fondations du cavalier qu’il est aujourd’hui.
Il a ensuite fait la rencontre de Sirius Black, un étalon d’une beauté exceptionnelle. Celui-ci lui a permis une ascension fulgurante vers le très haut niveau.
Pour finir, il y a eu Rebeca Lasya, “la meilleure athlète que j’ai rencontrée”. C’est elle qui lui a permis d’obtenir ses plus belles victoires en Grand Prix 5 étoiles et surtout de se hisser dans les 30 meilleurs mondiaux.
Edward Levy s’est déjà fait un nom dans le milieu équestre grâce à sa bienveillance, grâce à la constance de son travail et grâce à son envie de réussir. Alors, n’hésitez pas à garder un œil sur ce cavalier, car, nous vous assurons que vous entendrez parler de lui dans les années à venir.
